pour cet ensemble dont les enregistrements dans le répertoire classique font référence. Ils ont enregistré en Auvergne leur dernier album, sortie 2010. Autre versant de leur talent.
Mais attention, il ne s'agit pas, pour les quatre virtuoses, d'un numéro d'artistes de circonstance. Plutôt d'un projet porté depuis dix ans. L'aboutissement d'un parcours exigeant, associant la rigueur de la structure classique et la sensibilité artistique ouverte à toutes les aventures musicales.
Le goût de la perfection
« Notre complicité prend source au conservatoire de Boulogne-Billancourt ». Ils trouvent à Paris un état d'esprit. Le souffle qui nourrit leur identité. « Nous éprouvions une grande liberté. De la musique en permanence. Et, l'encouragement à l'initiative personnelle ». Une voix pour quatre. Une carrière à poursuivre avec Ravel, Debussy, Brahms, Bartok, Fauré? Aussi avec du jazz, du rock, du tango...
« Il y a depuis une cinquantaine d'années, une explosion des styles musicaux. Nous sommes des musiciens de notre temps, imprégnés de tous ces courants. Il faut cesser d'associer classique et élite ». Leur éducation musicale bâtit une palette d'émotions. Leurs expériences affinent une certitude. « Le ressenti est identique dans tous les répertoires ». Une conviction susceptible de rapprocher les rives, de jeter des ponts pour atteindre le coeur de l'émotion. En quatuor, jazz-band ? L'écrit à la lettre ? L'improvisation ? Au carrefour. « Les deux registres s'interpénètrent ». Pour une perception plus intense et décomplexifié de l'instrument, une rigueur à transmettre.
Leur dernier album « Fiction » - sortie en novembre 2010 - symbolisera cette recherche. Un album jazz-pop où se côtoieront des titres prestigieux ? Over the Rainbow, Smile, Pulp Fiction, Come Together, Lilac Wine... Des références telles que Chick Corea, Brad Mehldau, Bruce Springsteen, Wayne Shorter : des invités de renom : Natalie Dessay, Fanny Ardant, Stacey Kent...
Ce contrat de confiance libellé par Virgin classics signe une recherche complexe, au-delà de la relecture. Des arrangements ciselés par le quatuor pour lesquels l'ensemble joue une partition à six voix. Se sont greffés un batteur (Richard Héry) pour enrichir la palette sonore et un luthier, ingénieur du son (Fabrice Planchat)... Extrêmement difficile de trouver l'équilibre entre les cordes et la batterie, résolu par la finesse du jeu et la prise de sons. Des conditions d'enregistrement parfaites - moins oppressantes qu'en studio - à la hauteur de leur rêve musical, de leur intensité, de leur intégrité.
À ceux qui seraient choqués par cette escapade, ils avertissent. Méfions-nous des idées reçues. Ne manquent ni d'arguments, ni d'anecdotes. Tel ce concert avec un programme classique dans une prestigieuse salle de Vienne à la réputation plutôt conservatrice. Un bis façon Pulp Fiction, c'est l'explosion. « Réflexion, émotion, défoulement, danse. C'est ça la musique ». La petite musique de vie du quatuor Ébène.
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